Le marais d'Orx

Le 24 Sep 2021 par Jac Lou Réagir (4) » Partage » Partagez cet article sur Facebook
Le marais d'Orx

  La photo d'entête ci-dessus est un panorama général du marais d'Orx dans lequel il est possible de zoomer et de se déplacer et qu'il est possible d'afficher en plein écran (survoler l'image avec le curseur de souris pour révéler les commandes).
  Pour les "non-lecteurs", voir une vidéo en bas de page...

Cliquer sur une vignette pour afficher la photo.

  Nous sommes dans le département des Landes, au Sud-Ouest de la France, dans la réserve naturelle du marais d'Orx [photo 1]. Parmi la végétation aux abords du marais on peut remarquer quelques tiges stériles de prêles des champs (Equisetum arvense) [photos 2-3], une plante très connue pour des vertus médicinales variées, prétendues ou avérées, et son caractère un peu envahissant. Une araignée (peut être de la famille des Agelenidae [*], je ne suis pas un grand expert des araignées) a profité d'une touffe de prêles pour y construire son repaire en forme d'entonnoir et s'y tient à l'affût [photo 4]. Bien que l'été soit terminé, la petite faune est toujours active, comme ce lézard vert (Lacerta bilineata) probablement femelle [photo 5] ou ces papillons Vulcain (Vanessa atalanta) [photos 6-7].


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  Durant tout l'été, le paysage du marais était très coloré [photos 8-11], surtout en jaune, par une plante invasive : la Jussie à grandes fleurs (Ludwigia grandiflora) [photos 12-13]. Originaire d'Amérique du Sud, la Jussie a été introduite en Europe au dix-neuvième siècle et est aujourd'hui considérée comme envahissante préoccupante, même si elle est appréciée de certaines espèces, comme cette chenille du papillon de nuit surnommé la Hulotte (Noctua comes), ou ce petit insecte indéterminé [photos 13-14].


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  Le marais et sa végétation, qu'elle soit invasive ou non, est un milieu de prédilection pour nombre d'espèces animales. Le Ragondin (Myocastor coypus) [photos 15-20] est, lui aussi, originaire d'Amérique du Sud. Il est arrivé en Europe également au dix-neuvième siècle et, à l'instar de la Jussie à laquelle il était sans doute pré-adapté, il est considéré comme un envahisseur préoccupant dans toute l'Europe.


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  La réserve naturelle a été aménagée avec des cheminements protégés, des conseils et des points d'observation abrités, autorisant la meilleure découverte possible des oiseaux présents dans le marais [photos 22-28] et permettant de les photographier sans les déranger. Eh oui, la photo le confirme, c'est bien un Bihoreau gris (Nycticorax nycticorax), mais, à cette distance et à contre-jour, il est difficile pour moi de le distinguer avec certitude d'un Héron cendré (Ardea cinerea) [photo 28].


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  Les oiseaux sont nombreux et varient avec les saisons. Les plus représentés sont sans nul doute les canards de diverses espèces : Canard colvert, Canard chipeau... [photos 29-33] mais également les Grèbes castagneux encore avec leur plumage d'été très sombre [photo 34-35]. Dans le haut de la [photo 29] un ou deux flamants [gros plan] peuvent être reconnus. Ils ne sont pas roses mais gris, n'ayant pas dans ce milieu d'eau douce, l'alimentation qui leur donnerait leur couleur caractéristique : des petits crustacés d'eau salée, les Artémia salina, qui tirent eux-même leur couleur des algues microscopiques rouges qu'ils ingèrent.


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  Notre oeil sera forcément attiré par la démarche précautionneuse et gracieuse de ce grand échassier blanc [photos 36-39]. C'est soit une Aigrette garzette (Egretta garzetta), soit une Grande aigrette (Egretta alba), espèce nicheuse sur le site. Je ne suis pas en mesure de le préciser.


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  Nul besoin d'aller jusqu'au delta du Danube pour voir des Ibis ! Ici, l'Ibis falcinelle (Plegadis falcinellus) (*) vient jusqu'à nous [photos 40-45]. Il arpente les berges et fouille la vase à l'aide de son long bec recourbé pour y capturer des vers ou des larves qu'il gobe d'un coup de tête rapide. Voir ci-dessous le détail du geste (le passage du curseur sur le haut de la photo fait apparaître la zone de commande : lancer la lecture automatique en cliquant sur le symboles ">" le plus à gauche, ou passer à la photo suivante en cliquant directement sur l'image).


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  Mais quelle est cette agitation, là-bas, de l'autre côté du marais ? Il s'agit de l'arrivée d'une troupe de Spatules blanches (Platalea leucorodia) [photos 46-50], dont les atterrissages en série brassent beaucoup d'air, leur envergure atteignant près d'un mètre trente ! Le marais d'Orx est une étape de la migration automnale de ces magnifiques échassiers. Quelques couples nichent même sur place. Les photos pour lesquelles le zoom numérique maximum a été utilisé, sont très fortement pixélisées et instables, mais permettent de voir mieux les becs en forme de spatule [photos 49-50].


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  Parfois l'eau du marais s'agite un peu et on devine une ombre qui s'enfonce. Il faut bien observer les bords ou les branches semi-immergées pour découvrir qui sont les auteurs de ces remous. Il peut s'agir soit d'une Cistude d'Europe (Emys orbicularis), encore appelée tortue des marais [photos 51-52], une espèce strictement protégée, soit d'une Tortue de Floride (Trachemys scripta elegans) [photo 53], animal importé et invasif reconnaissable à ses "oreilles" rouges et dont les effectifs sont (malheureusement ?) en augmentation.


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La maison Béziers (Maison du Marais). Un petit musée y explique comment on est passé de la volonté d'assécher le marais entre les dix-huitième et dix-neuvième siècles (dont témoigne l'ancienne pompe géante sur le côté droit de la maison) et celle de le préserver aujourd'hui en créant une réserve.


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