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La Villa Médicis à Rome : déception !

Le 25 Jan 2013 par Jac Lou Réagir (3) » Partage » Partagez cet article sur Facebook

  Au cours d'un voyage à Rome nous nous sommes rendus à la Villa Médicis (Villa Medici en italien) le 12 janvier. C'est un lieu qui, sans me faire réellement rêver, avait toujours excité mon intérêt et un peu aussi mon imagination. Comment en effet ne pas s'intéresser à un petit bout de France en Italie, dédié à la culture. Vous allez peut-être me reprocher de ne pas avoir mis un "C" majuscule à ce mot, mais pour moi, la majuscule ne se justifie que quand la culture inclut également ces oeuvres d'art que sont les résultats scientifiques, ce qui n'est apparemment pas le cas de celle qui est supposée être diffusée à la Villa Médicis.

  La situation de la villa Médicis, en bordure des jardins de la villa Borghèse, est vraiment exceptionnelle. Même dans la grisaille d'un samedi après-midi pluvieux de janvier, la petite esplanade devant la villa, à deux pas du haut des escaliers de la place d'Espagne (piazza di Spagna), offre une magnifique vue panoramique sur Rome.

  On ne peut pas dire qu'on soit encouragés à entrer, mais la porte est ouverte. On pénètre dans un hall dominé par une statue érigée sur le palier d'un escalier droit faisant face à l'entrée. Pour l'instant nous sommes les seuls visiteurs. À gauche, il semble que ce soit privé. Dans une pièce à droite on trouve un comptoir. Trois personnes sont présentes et se désintéressent ostensiblement de nous. Nous avons un scrupule à les déranger, mais nous osons demander si nous pouvons visiter. Une des personnes nous répond avec un charmant accent italien que le villa ne se visite pas... sans autre commentaire. Notre petit guide de Rome dit pourtant que les jardins se visitent. Nous n'insistons pas, et en cela nous avons sans doute tort. J'ai pu vérifier une fois rentré à la maison que le site dédié à la villa Médicis prétend que des visites ont lieu tous les jours (voir à la fin le lien vers ce site) ! À défaut d'autre chose, nous étudions les quelques maigres dépliants étalés sur le comptoir. Il semble qu'il y ait une exposition en cours; le dépliant en dit vraiment peu, mais peut être est-ce parce qu'il n'y avait que peu à dire ? Nous demandons si cette expo se visite et cette fois on nous répond affirmativement en demandant 4,5 € par personne. Au moins ce n'est pas cher, mais on verra que nous n'en aurons que pour notre argent...

  Nous laissons notre cheval attaché à l'anneau et en route pour l'aventure culturelle ! La première salle concerne une exposition personnelle d'un certain Danh Vo. Je donne l'identité de ce plaisantin pour que vous soyez attentifs à éviter de vous faire prendre si vous voyez son nom dans une autre exposition. Les murs blancs de la salle sont en effet couverts de graffitis déposés là par les jeunes neveux de "l'artiste" (c'est expliqué dans le site de l'Académie de France à Rome - lien en bas de page). Le malheur est que Danh Vo n'est pas Marcel Duchamp. Qu'on se paye ma tête, pourquoi pas, j'ai de l'humour, mais qu'on me fasse payer, ne serait-ce que 4,5€, c'est trop... J'espère au moins que les enfants se sont bien amusés.

  La salle suivante est entièrement blanche. Est-ce de l'art minimaliste ou seulement une pièce vide ? J'ai encore un doute aujourd'hui. Une fois passé cet éblouissement, nous entrons dans l'ombre. Une série de tapis (enfin, je suppose car on ne voyait pas bien à cause du manque de lumière) sont alignés au milieu d'une immense rampe ascendante, laissant de chaque côté un espace permettant de gravir la rampe sans souiller les tapis. Mais peut-être avons-nous mal compris et s'agissait-il justement d'éviter de salir la rampe en marchant sur les tapis-serpillères ? Se pourrait-il que ce soit une installation sans publicité de Rudolf Stingle (1) (2) ? Encore un doute. C'est vraiment une expo qui pose des questions. La structure architecturale que nous avons gravie et que j'ai appelée une rampe, est similaire à celle que nous avons vue également au sein du château Saint-Ange au Vatican, et qui devait permettre de faire monter jusqu'aux étages, grâce à des carrioles, les papes a demi grabataires. Pour vous faire une idée de ces rampes, pensez à un tunnel routier, mais en pente. Impressionnant.

  Parvenus au sommet de la première rampe, nous en découvrons une seconde dont la partie basse comporte un écran où se projette un film en Noir et Blanc montrant des murs de Rome. À moins que le film ait été en couleur mais que les murs filmés aient été gris ? L'ascension de la rampe, nous conduit, dans une obscurité croissante mais habitée de bruits bizarres, jusqu'à un téléviseur où un film sur un capitaine de sous-marin atteint de folie tourne en boucle (pas le capitaine, le film). Une sorte de docteur Folamour mais qui serait "pour de vrai". Effrayant. En redescendant, sur la droite, une salle latérale nous propose un autre film dans lequel un groupe de personnages, vus de dos, au milieu de la chaussée, tournent presque imperceptiblement en même temps que la caméra qui les filme tourne également autour d'eux. On assiste ainsi à une sorte de panoramique sur 360 degrés de la portion de rue pendant lequel les personnages sont en permanence vus de dos. Étrange.

  En résumé, nous avons été mal accueillis, mal renseignés et fatalement déçus malgré l'intérêt que nous avons trouvé à découvrir les oeuvres filmées. Je crains que les les visiteurs non-français ressortent avec la même impression négative sur ce que la France peut offrir. À moins que mon manque de kulture ne biaise ma perception ? Notre faute réside sans doute dans le fait que nous n'avons pas assez bien préparé notre visite et que nous ne sommes pas encore des adeptes du smartphone qui nous aurait permis de lire ce que dit le site de l'Académie de France à Rome (voir ci-dessous). Paradoxalement, c'est notre dernière visite à Cinecitta, les studios de cinéma italiens, qui nous réconcilie avec la présence française à Rome (l'exposition permanente a été réalisée avec la participation de la Cinémathèque française). Nous ne regrettons pas de nous y être rendus. Allez-y si vous visitez Rome ! C'est au bout de la ligne A du métro.

• Voir plus d'informations concernant la villa Médicis sur Wikipedia
• Voir également le site dédié de l'Académie de France à Rome (note : à notre retour en janvier 2013, le site de l'Académie proposait une description de "l'expo" Danh Vo. Quelques années plus tard, si on fait une recherche avec le nom de "l'artiste" sur le site web, on trouve une page blanche. Il subsiste une autre page avec un court résumé en italien. PS Dommage que le site n'ait pas de permaliens !)
• En bonus : visitez Cinecitta

Remerciements à nos filles pour cette idée de voyage.